Représentations et vieillissement

L’espérance de vie des personnes handicapées mentales a considérablement augmenté. Entre 1930 et 1980 l’espérance de vie d’une personne handicapée mentale de sexe masculin ou féminin est passée, pour un homme, de 19,9 ans à 58,3 ans et pour une femme de 22 ans à 59,8 ans. En 1929 l’espérance de vie d’un enfant porteur d’une trisomie 21 était de 9 ans et de 55 ans en 1990. (Etude de CARTER & JANCAR 1983).

Ce constat est le signe d’une évolution positive de notre société : amélioration de la prise en charge médicale, amélioration des conditions de vie mais surtout amélioration de l’accompagnement du fait de la mobilisation des parents dans les années 50.

Adapei Loire s’est adaptée à l’évolution des populations accueillies dans les établissements, en ouvrant entre autres des structures d’hébergement dédiées aux personnes handicapées vieillissantes.

Pour autant, lorsque l’on interroge les représentations collectives autour du vieillissement vieillir est souvent synonyme de pertes, de deuils, de douleurs, de régressions, de dépendances….

Ces représentations, nous invitent à réfléchir à leurs impacts sur nos pratiques professionnelles.

Bien que réelle, la question de la perte n’est généralement pas la première porte d’entrée, au contraire les équipes travaillent principalement sur les capacités des personnes. Elles s’appuient sur la singularité des histoires de vie, les habitudes des personnes accueillies. Ainsi il est possible de mettre en place un nombre important de supports : activités chant, cuisine, médiation animale, couture, groupes mémoires, sorties thématiques… qui permettent dans un second temps de travailler la motricité fine, la mémoire, la mobilité….

Avec le vieillissement, certaines pathologies, comme les démences neurodégénératives de type Alzheimer, la maladie de Parkinson peuvent venir complexifier l’accompagnement. Le travail pluridisciplinaire (personnels éducatifs, et personnels soignants) prend alors tout son sens, il s’agit parfois, d’observer et de réévaluer les effets d’une prescription médicale, d’adapter l’environnement, de faire preuve d’innovation, ou tout simplement d’accompagner les personnes à travers des soins de nursing et une observation fine.

 

Accompagner le vieillissement, c’est avant tout accompagner une étape de la vie des personnes accueillies. Cet accompagnement passe par un étayage des professionnels à travers la formation, l’analyse de la pratique afin de contribuer à ce que vieillir soit synonyme de vivre et pourquoi pas de s’épanouir !

 

Nathalie Odouard