Inclusion + accessibilité = désinstitutionnalisation ?

Dans son nouveau projet associatif, Adapei Loire réaffirme la primauté de l’inclusion et de l’accessibilité des personnes handicapées aux dispositifs de droit commun de notre société.

Ce principe fondamental qui doit guider l’accompagnement se traduit par la recherche de nouvelles réponses aux besoins des personnes, notamment en termes d’habitat.

Afin de garantir le choix et la personnalisation de l’accompagnement, c’est toute une palette d’offres qu’il convient de proposer, afin de former un dispositif gradué et diversifié, rompant ainsi avec l’alternative « tout domicile – tout établissement ».

Dans un contexte de finances publiques contraintes, la question de l’avenir des institutions se pose naturellement pour tous : familles, usagers, professionnels…

Vers la fin des institutions ?

Loin de l’idée de favoriser la fermeture des établissements sous couvert d’inclusion, c’est bien leur caractère non pas exclusif mais polyvalent que l’association entend promouvoir.

L’heure n’est pas à renier le modèle des foyers médico-sociaux qui a forgé l’histoire du secteur depuis plus de 40 ans, mais bien davantage d’enrichir par l’innovation, par l’expérimentation de nouvelles formes d’habitat et d’accompagnement.

Du foyer collectif au domicile individuel, en passant par les appartements regroupés, partagés ou mixtes, de nombreuses formules peuvent coexister.

Habitat et accompagnement s’adaptent alors aux besoins de la personne et les soutiens de proximité peuvent être intégrés, externes (SAVS) ou partenaires (SPASAD..), garantissant ainsi la plus grande autonomie possible.

L’institution cœur de réseau

L’institution ainsi conçue comme centre ressources d’un réseau qu’il est nécessaire de coordonner, est aussi garante des possibilités de différentes étapes dans le parcours des personnes.

Sans compter que l’établissement, proposant des formules d’accueil de jour, temporaire ou séquentiel, est un maillon essentiel sur le bassin de vie, pour l’aide aux aidants proches, favorisant la mise en œuvre d’un droit au répit effectif.

La diversification des modes d’habitat et d’accompagnement vise donc à rendre effective l’intégration des personnes au cœur de la société, car elle permet d’adapter l’environnement de la personne à ses besoins et ses capacités.

Si l’habitat répond au choix de vie et d’autonomie de la personne, alors il est facteur d’immersion accompagnée dans la vie sociale, et est un réel levier d’accès à la citoyenneté…

Alors la désinstitutionnalisation, menace ou opportunité ?

Francis PAILLARD